Les vestiges du jour- Kazuo Ishiguro
Editions 10/18, 266 pages.
Le vieux majordome Stevens a passé sa vie à servir les autres, métier dont il s'acquitte avec plaisir et fierté. C'est un homme qui se croit heureux, jusqu'à ce voyage qu'il entreprend vers Miss Kenton, l'ancienne gouvernante du château, la femme qu'il aurait pu aimer s'il avait su ouvrir ses yeux et son coeur...
Une histoire belle et triste, au pouvoir de séduction rare, à la dignité des mots et des personnages, bouleversante, adaptée à l'écran par James Ivory, avec le succès que l'on sait et les inoubliables Anthony Hopkins et Emma Thompson.
Je dois l'avouer, je me suis rarement autant ennuyée en lisant... Cette lecture m'a été pénible. Heureusement que ce livre ne fait pas plus que 266 pages... Mais j'ai quand même été jusqu'au bout... C'est-on jamais...
Le narrateur est Stevens, un majordome qui est fier de son travail, et totalement dévoué à son rôle... Alors qu'il décide pour la première fois de sa vie d'entreprendre un voyage en automobile, il se remémore ses souvenirs...
J'ai eu l'impression de lire "Comment être un grand majordome"... En effet, on apprend que pour être un "grand" majordome, il faut savoir établir un plan de travail (Stevens nous l'a assez rabâché !), avoir de la dignité, et être au service d'une maison distinguée... et surtout... ne pas avoir de vie personnelle !!!
J'ai trouvé ce Stevens exaspérant ! J'ai eu l'impression tout au long du récit qu'on avait sorti Stevens d'un placard pour le dépoussiérer. Tous ce qui l'intéresse, c'est de tenir parfaitement son rôle de majordome... En dehors de ça, il n'entend absolument rien aux relations avec les êtres humains, même avec son père... Il est coincé, étriqué dans son parfait costume de majordome. Il ne voit rien au-delà...
J'ai toutefois trouvé notre Stevens attachant à certains moments.
Il est aussi un personnage loyal, dévoué. Il a réussi à me touché lorsqu'il perd son père et qu'il continue tout de même à assumer sa tâche.
"Elle commençait à monter l'escalier, mais je l'arrêtai avec ces mots : "Miss Kenton, je vous en prie, ne me croyez pas grossier de ne pas monter voir mon père dans son état de décès à ce moment précis. Vous comprenez, je sais que mon père aurait souhaité que je continue mon travail maintenant." (page 123).
Aussi à la fin, il m'a touché lorsqu'il réalise les sentiments de Miss Kenton, alors qu'il n'a rien compris durant tout le temps qu'ils ont partagés.
"Je ne crois pas avoir répondu immédiatement,car il me fallut une minute ou deux pour digérer pleinement les paroles de Miss Kenton. De plus, comme vous pouvez vous en douter, leur portée était de nature à susciter en moi une certaine douleur. En vérité - pourquoi ne pas le reconnaître ? -, à cet instant précis, j'ai eu le coeur brisé." (page 258).
Finalement, Stevens est un homme auquel on n'a jamais appris que dans la vie il y a autre chose que son rôle de majordome à tenir. Et il est passé à côté de l'amour pour l'amour du travail accomplie.
Ceci dit, les vestiges du jour de Kazuo Ishiguro ne m'a pas emballé plus que ça. A la fin, il me reste une profonde impression d'ennui.
Tout simplement peut être pas le bon livre au bon moment pour moi...