Je l’aimais – Anna Gavalda
J’ai lu, 155 pages
« On biaise, on s’arrange, on a notre petite lâcheté dans les pattes comme un animal familier. On la caresse, on la dresse, on s’y attache. C’est la vie. Il y a les courageux et puis ceux qui s’accommodent. C’est tellement moins fatigant de s’accommoder… »
A-t-on le droit de tout quitter, femme et enfants, simplement parce que l’on se rend compte – un peu tard – que l’on s’est peut-être trompé ? Adrien est parti. Chloé et leurs deux filles sont sous le choc. Le père d’Adrien apporte à la jeune femme son réconfort. A sa manière : plutôt que d’accabler son fils, il semble lui porter une certaine admiration. Son geste est égoïste, certes, mais courageux. Lui n’en a pas été capable. Tout au long d’une émouvante confidence, il raconte à sa belle-fille comment, jadis, en voulant lâchement préserver sa vie, il a tout gâché.
Chloé est anéantie, son mari l’a quittée pour une autre. Par une nuit, c’est son beau-père qui tente de lui insuffler un souffle d’énergie et de réconfort par la confidence…
J’ai fait la connaissance d’Anna Gavalda avec Ensemble, c’est tout, un roman que j’ai vraiment apprécié. J’ai donc voulu faire plus ample connaissance avec cette auteure en me procurant Je l’aimais. Il s'agit là d'un roman assez court. Il traite de la séparation.
Anna Gavalda y évoque le thème de la rupture, de la trahison et l’anéantissement qui la suit. Mais la rupture vue des deux côtés, par celui qui est quitté, sous les traits de Chloé, et par celui qui quitte, grâce aux révélations de Pierre, son beau-père, qui lui, n'avait pas osé. Car en fait, il n'est pas toujours facile d’avoir le « courage » de rompre… Et après, la séparation, il faut avoir la force de se relever…
Extrait :
« La vie, même quand tu la nies, même quand tu la négliges, même quand tu refuses de l’admettre, est plus forte que toi. Plus forte que tout. Des gens sont revenus des camps et ont refais des enfants. Des hommes et des femmes qu’on a torturés, qui ont vu mourir leurs proches et brûler leur maison ont recommencé à courir après l’autobus, à commenter la météo et à marier leurs filles. C’est incroyable mais c’est comme ça. La Vie est plus forte que tout. Et puis, qui sommes-nous pour nous accorder tant d’importance ? Nous nous agitons, nous parlons fort et alors ? Et pourquoi ? Et puis quoi, après ? »
J’ai bien aimé ce roman, même s’il ne m’a pas fait une aussi forte impression que le précédent.