25 avril 2008
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La Dame aux Camélias - Alexandre Dumas fils
Maxi Poche Classiques Français, 251 pages.
La plupart des écrits d'Alexandre Dumas fils (1824-1895) sont, aujourd'hui, délaissés. Mais le succès de son oeuvre de jeunesse, La Dame aux camélias, ne s'est jamais démenti. Elle annonçait, par sa franchise, son réalisme et sa froideur clinique dans la peinture d'une passion, le style du XXe siècle.
Ce roman autobiographique d'un grand amour s'achevant sur une mort pathétique a fait la gloire et la fortune de son auteur, et a inspiré à Verdi la Traviata. Puis, au XXe siècle, plusieurs films. Marguerite Gautier a été incarnée, au théâtre et à l'écran, par les plus grandes comédiennes. Femme fatale, la Dame aux camélias a rejoint, au Panthéon des grandes amoureuses de la littérature, Manon Lescaut et Nana.
En 1842, Dumas fils rencontre Marie Duplessis, une courtisane de 20 ans, dont il devient l'amant, jusqu'à l'été 1845. En février 1847, Marie Duplessis meurt de tuberculose. Emu par cette mort, Dumas fils s'enferme dans une auberge pour écrire leur histoire : La Dame aux camélias (1848), qui obtient un vif succès.
Ainsi commence ce récit :
« Mon avis est qu’on ne peut créer des personnages que lorsque l’on a beaucoup étudié les hommes, comme on ne peut parler une langue qu’à la condition de l’avoir sérieusement apprise.
J’engage donc le lecteur à être convaincu de la réalité de cette histoire dont tous les personnages, à l’exception de l’héroïne, vivent encore. »
Et effectivement, au fils de cette lecture, on voit bien qu’Alexandre Dumas fils nous parle d’un sujet qu’il maîtrise, d’une histoire vécue. Il a étudié très profondément les caractères de ses personnages, et les raisons qui les poussent à agir.
L’auteur du roman apparaît comme le confident d’Armand Duval, qui raconte ici son histoire d'amour avec Marguerite Gautier, une jeune et belle courtisane très convoitée. Ils vont tous deux vivre une passion destructrice, qui comme nous l’indiquent les premières lignes du roman sera fatale. Malgré cette révélation surprenante au début de l’histoire, on ne s’ennuie pas, Dumas fils nous tient en haleine tout au long de ce récit.
Il y a beaucoup de violence dans cette passion. Les deux amants se laisse captiver, entraîner, enchaîner dans leur amour passionnel. Chacun d’eux se livrent à une lutte intérieure. Ils sont tourmentés par cette passion qui n’est pas raisonnable.
Dumas fils nous dévoile la solitude de cette vie de courtisane. Marguerite est une femme seule, lucide. Elle sait que ceux qui gravitent autour d’elle ne sont pas présents pour elle, mais pour ce qu’elle leur apporte. Elle en souffre. Et c’est ce qui la rapproche d’Armand, le seul qui l’aime vraiment pour elle-même.
Ces deux là vont réussir à vivre un grand amour violent. Mais comment en arrive-t- ils malgré ce fol amour à la rupture, à se perdre, à souffrir, à se haïr ? Finalement, cette courtisane vénale et frivole ne l’est peut être pas tant que ça ?…
Quel beau roman. Quelle belle histoire que cette passion. Jusqu’à la dernière ligne, malgré les révélations du début, je n’ai pu m’empêcher de souhaiter que tout se termine favorablement pour ces deux êtres auxquels on s'attache et qui s’aiment tellement. Quel malheur de perdre un amour… Quelle tristesse et quelle douleur…
A lire !
Lu dans le cadre du défi de lecture "Le Nom de la Rose"
