La peau sur les os – Stephen King
Editions J’ai lu, 380 pages
Bill Halleck, trente ans, ressemble à tous les Américains qui ont réussi. De l’argent, une femme épatante, une fille unique étudiante, un cottage résidentiel dans le Connecticut. Et il est presque obèse.
Bien sûr, sa femme Heidi, qui l’a vu réussir et… grossir, ne manque jamais de le taquiner sur son poids ! Mais amoureuse comme au premier jour, elle le trouve toujours aussi désirable. N’importe où, même en voiture. De quoi provoquer une seconde d’inattention, et percuter une vieille gitane qui passait par là.
Dès lors, pour l’ex-rondouillard, la pesée quotidienne devient un cauchemar. Car la vie ne pèse plus lourd lorsqu’on perd deux kilos par jour, inexorablement. Sortilège ? Maladie ? L’inquiétude deviendra vite anxiété, et l’anxiété, angoisse.
Vous allez rire, c’est le premier Stephen King que je lis ! J’ai retrouvé ce vieux livre enfoui au fond d’un carton.
La peau sur les os raconte l’histoire de Billy Halleck, un jeune avocat de trente ans. Il est gros, mais vit heureux avec sa femme, Heidi, et sa fille unique, Linda. Il gagne bien sa vie et fréquente le cercle des privilégiés de sa ville. Un jour, alors qu’il est au volant de sa voiture, il percute une vieille gitane et la tue. S’en suit un procès, duquel il ressort s’en être inquiété. Mais là, l’attend un vieux gitan : « Maigris » lui dit-il… et depuis, il ne cesse de perdre du poids…
J’ai eu un peu de mal à accrocher au début de l’histoire que j’ai trouvé un peu lente à démarrer. Bon, notre héros maigrit, il maigrit encore, il maigrit toujours… (Ok, on avait bien compris là !!!)…
Puis enfin, le mystère s’épaissi, on entre dans l’action. Notre héros n’est pas le seul à avoir été touché par le vieux gitan. Le suspense s’intensifie. S’agit-il d’une maladie, d’autosuggestion, ou d’un maléfice ? Billy est-il complètement fou ? Va-t-il s'en sortir ?
En tout cas, j’ai bien aimé le style de Stephen King, c’est prenant, c’est grinçant à souhait, il y a de l’humour noir. La petite voix intérieure de notre héros est bien piquante. Ce mauvais sort lui fait ouvrir les yeux sur cette société d’hypocrites dans laquelle il vit. Il a une vision cynique de lui-même et du monde qui l’entoure (j’adore !).
Extraits :
« Au cours des soixante-douze heurs qu’il passa à la clinique Glassman, Halleck maigrit de trois kilos. Bah, ce n’est rien, se disait-il avec un humour morbide. Même pas le poids d’un sac de sucre. A ce train-là, je ne serai pas réduit à néant avant…oh, dis donc ! pas avant octobre ! »
« La morale de cette histoire, William, c’est qu’il y a des bonshommes (et ils sont nombreux) qui ne croient pas à ce qu’ils voient, surtout si ça va à l’encontre de leurs appétits ou de leurs convictions. Moi, je ne crois pas en Dieu. Mais si Dieu m’apparaissait auréolé de gloire, je croirais en lui, je ne me contenterais pas de m’exclamer : « Putain, quel trucage génial ! » pour moi, un con, c’est quelqu’un qui ne croit pas à ce qu’il voit. C’est mon opinion et je la partage. »
En fait j’ai bien appréciée cette lecture. Une fois qu’on pénètre dans le cœur de l’histoire, on est pris dans le suspense, dans le surnaturel de cette aventure. Il est difficile de quitter ce livre avant d'avoir tourner la dernière page. On est avide de savoir si Billy a bien été victime d’un maléfice et comment il va pouvoir réussir à s’en sortir. La fin est spéciale… mais je n’en dirai pas plus…